Requins-baleines d’Oslob : les méfaits du régime « touristes »

[vc_row][vc_column][vc_column_text]Depuis que les pêcheurs du village de Tan-Awan ont compris qu’ils avaient plus à gagner en nourrissant les requins-baleines qu’en les pêchant, les touristes affluent dans ce petit village encore méconnu il y a 5 ans. Alors que les habitants se réjouissent de cette aubaine, les écologistes craignent les effets à long terme de cette pratique.

Le recours à l’alimentation des requins-baleines (technique appelée le feeding) pour faire venir les touristes a commencé en 2011. Cette activité, bien plus rémunératrice pour les pêcheurs que la pêche, a fini par faire recette. Le village est devenu une destination connue, une étape sur le parcours des voyageurs en quête d’inédit. Qui n’apprécierait pas le spectacle de ces doux squales géants ? Ne vaut-il mieux pas que les pêcheurs nourrissent les requins-baleines plutôt que de les pêcher ?

Aikie Lagahid, un pêcheur de 23 ans explique que les requins-baleines « sont toujours dans les parages quand on sort la nuit récolter les “uyap”, (variété de petites crevettes) . A de nombreuses reprises nous avons dû arrêter de pêcher à cause de la présence des requins baleines ». Il ajoute que « c’est plus facile de travailler avec les requins baleines [que de pêcher], je peux gagner beaucoup d’argent ». Les anciens pêcheurs ont désormais la possibilité de travailler le matin, et de s’adonner à leurs loisirs le reste de la journée.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

[vc_row][vc_column][vc_column_text]Pour les écologistes et les biologistes c’est oublier que les requins-baleines sont des animaux sauvages. Cette activité, basée sur l’alimentation de ces créatures par la main de l’homme, pourrait avoir des effets néfastes sur leur comportement. Déjà, les requins-baleines se réunissent en trop grand nombre dans un espace restreint. Dans leur milieu naturel, on n’en verrait jamais autant rassemblés. Cela entraîne un risque non seulement comportementale, mais aussi sanitaire, les maladies se transmettant plus facilement d’un individu à un autre.

La pratique du feeding, se développe à plusieurs endroits du globe. Il est clair qu’elle permet aux habitants des côtes de tirer profit des richesses de leur espace maritime. Profit qui bien souvent, permet une amélioration des conditions de vie jusqu’alors difficiles. Cependant, cette pratique est risquée pour les animaux dont la survie à long terme dépend de leur capacité à se nourrir par eux-même.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

[vc_row][vc_column][vc_column_text]L’écotourisme, ce n’est pas permettre la diminution ni même l’arrêt de la pêche, c’est plutôt le respect des équilibres existants entre les espèces et les milieux. Rien n’empêchent les pêcheurs de faire profiter les touristes des endroits où ils croisent les squales géants. S’ils veulent être « éco », les touristes devront simplement accepter de laisser filer quelques gros poissons, et de revenir bredouille de leur pêche aux images miraculeuses.

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