Comment améliorer sa consommation d’air en plongée ?

De nos jours, la plongée est l’une des activités les plus populaires en Thaïlande, ou je me trouve en ce moment. Que celui qui n’est jamais sorti de l’eau et à regarder sournoisement sa quantité d’air restante par rapport à celle de son compagnon de plongée lève la main. Tous coupables…
Les plongeurs, qu’ils soient débutants ou confirmés, cherchent sans cesse la petite astuce qui leur permettra d’économiser l’air présent dans leur bouteille.

Pourquoi vouloir améliorer sa consommation d’air ?

Tout simplement car  le plongeur pourra rester plus longtemps en compagnie des Némos et autre Doris. Ils pourra donc prolonger le plaisir de la plongée. Et puis, il faut bien le dire, c’est quand même beaucoup plus sécure d’avoir de la réserve dans sa bouteille pour éviter la dite panne d’air.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir les astuces pour améliorer sa consommation d’air, rappelons quelques principes de base.

Toute plongée s’effectue avec une quantité limitée d’air . Le plongeur doit, à l’aide des ses instruments, veiller à la quantité d’air restante dans la bouteille. La règle est de garder suffisamment d’air pour pouvoir effectuer la remontée et le ou les paliers de décompression nécessaires. Tout ceci en maintenant la fameuse réserve des 50 litres.

Quand vous vous retrouvez dans une palanquée, ce qui est souvent le cas, votre guide de plongée doit s’assurer de ramener tout le monde sain et sauf sur le bateau. En général, ce dernier vous demandera d’effectuer la remontée dès qu’un plongeur aura atteint le seuil des 70bars et bien sûr, personne ne veut être ce plongeur. Cela conduit des fois à des situations dangeureuses pour les guides car certains plongeurs mentent sur leur consomation réelle. Ce comportement est complêtement irresponsable et idiot.
Réduire sa consommation d’air ne doit jamais être l’objectif principal d’une plongée.
En plongée, beaucoup de facteurs sont à prendre en compte, et le principal est celui de votre sécurité.

Pourquoi sommes-nous si différents ?

Mère nature ne nous a pas fait tous égaux. Notre consommation est déterminée (pour beaucoup) par un certain nombre de contraintes physiologiques. Un grand gars ayant une surcharge pondérale est susceptible de consommer davantage que la fluette divemaster se trouvant en face moi. De même les personnes de grande taille sont elles aussi susceptibles d’être désavantagées par celles de petites tailles. Certaines personnes ont une capacité pulmonaire de 3 litres alors que d’autres en ont une de 6 litres voire plus.
C’est comme ça, nous sommes différents et nous devons faire avec.

Vous apprendrez à réduire votre consommation d’air, en combinant plusieurs des conseils qui vont suivre. Mais avant toute chose, rappeler vous que vous ne devez jamais bloquer votre respiration, plonger dans un état de stress, d’essouflement, ou avec une respiration irrégulière. Quand vous êtes sous l’eau, respirer correctement et calmement.

Quelques conseils pour améliorer sa consommation d’air

1. Gérez votre respiration.
   Respirez lentement et profondément. Le stress, l’angoisse, la fatigue, un nez bouché sont autant de facteurs qui vont contribuer à vous faire consommer davantage d’air : avoir une respiration haletante est un mécanisme de défense de votre corps. Il est nécessaire d’arriver à avoir une respiration « inconsciente »  comme lorsque vous êtes sur la terre ferme. Si cela peut vous aider, inspirer une petite gorgée et comptez jusqu’à 5 dans votre tête pendant que vous expirez doucement. Mais ne retenez pas votre souffle sous peine de rejoindre l’au-dela




2. Gérez votre mise à l’eau
   A la mise à l’eau, respirez au tuba ou allongez vous sur le dos de façon à garder vos voies aéériennes dégagées.




3. Améliorez votre condition physique
   Ayez une bonne hygiène de vie. Vous entrainez régulierement en mer ou en piscine va vous permettre de diminuer votre consommation. Vous serez moins fatigué après avoir enfilé votre combinaison, puis marché jusqu’au point d’entrée dans l’eau avec tout votre paquetage pesant.




4. Économiez vos mouvements
   Rentrez vos mains et essayez de les garder contre votre poitrine. Apprenez à avoir un coup de palme efficace, souple et d’une grande amplitude. En effet, vous dépenserez plus d’énergie en palmant comme un malade.
   De même, restez toujours proches des falaises ou des rochers quand il y a du courant.




5. Gérez votre équipement
   Inutile d’emporter avec soit trop de matériel inutile. Une combinaison trop grande ou trop petite, un gilet stabilisateur trop sérré par exemple provoquent une surconsommation d’air. Stoppez les fuites car celles-ci peuvent utiliser une quantité d’air non négligeable. Pensez également à vérifier vos joints toriques, tuyau de gonflage et points de connexion.




6. Optimisez votre lestage
   À quand remonte la dernière fois où vous avez vérifié votre lestage. Le lestage varie beaucoup d’un lieu à un autre. Oubliez vos 6kg avec votre combinaison 5mm de l’été dernier dans le mer rouge. Rappelez vous que le lestage n’a pas vocation à vous aider à descendre dans les premiers mètres à l’immersion mais a pour but de vous maintenir sans effort à 3 mètres lors de votre palier de décompression avec une bouteille presque vide. Si vous êtes trop lesté vous aller consommer plus d’air en fournissant plus d’effort et en gonflant davantage votre stab. De même si vous n’êtes pas suffisemment lesté vous allez fournir plus d’efforts pour vous maintenir au fond.




7. Gérez la profondeur
   Rappelez vous, c’était au tout début du manuel de l’Open Water, la fameuse loi de Boyles Mariotte. la Loi de Boyles Mariotte établit qu’à température constante, le volume d’une masse gazeuse est inversement proportionnel à la pression qu’il subit. Où  encore P1V1 = P2V2 ou P x V = Cte. Si vous êtes à 30 mètres vous allez consommer 4 fois plus d’air qu’à la surface, inutile donc de chercher à tout prix à aller plus loin




8. Planifiez votre plongée

   Evitez d’être anxieux avant et pendant votre plongée. Restez proche de votre partenaire. Vérifiez chacun le matériel de l’autre. Si vous avez vos tables, regardez combien de temps vous pourrez rester en toute sécurité à une profondeur donnée.




9. Maitrisez votre flotabilité
   Essayez de toujours avoir une flotabilité neutre pour vous épargner beaucoup de yo-yo dans l’eau.  Idéalement, un plongeur doit être aussi proche de l’horizontale que possible sans entraver sa capacité à regarder vers l’avant, se déplacer vers la gauche ou la droite.Dans cette position, le plongeur crée moins de résistance. Vous y parviendrez en apprenant à maitriser la technique du poumon-ballast

10. Essayez le yoga / la méditation
    La plongée est souvent comparée à la méditation dans la mer. Avoir une pratique régulière du yoga ou de la méditation vous apprendra à prendre conscience de votre respiration




11. Plongez, plongez, encore et encore
    Vous n’avez probablement pas envie d’entendre cela, mais la seule chose qui permettra d’améliorer votre consommation d’air plus que toute autre chose est de plonger encore et encore[. Plus vous serez confortable sous l’eau, moins vous consommerez d’air.

J’espère ques ces conseils vous aideront à diminuer votre consommation d’air et par conséquence augmenter la durée de vos plongées. N’oubliez pas, essayez de vous détendre et déviter les mouvements aux maximum. Plus vous plongerez, plus vous vous améliorerez.